La maison du Cardinal Jouffroy

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Transcription

C’est Perrin Jouffroy, son premier propriétaire et riche marchand milanais, qui vous accueille :
Perrin Jouffroy : Chers amis, Permettez-moi de me présenter : Perrin Jouffroy, le père du Cardinal Jean Jouffroy. Peut-être connaissez-vous mon fils ? Il fut successivement évêque d’Arras et d’Albi, abbé de Luxeuil et conseiller du roi Louis 11. Quant à moi, j’ai fait construire cette demeure vers 1400. Vous avez vu comme sa façade conserve encore toute la saveur de ce 15e siècle ? Comme le gothique de son balcon et de ses fenêtres épouse l’art de la Renaissance à la perfection ?...

Une petite leçon d’architecture, ça vous dit ? Regardez à gauche à l’angle de la maison…
Impossible de ne pas voir l’échauguette du 16e siècle. En forme de lanterne octogonale, elle est ornée de médaillons sculptés. Vous voyez son toit ? Il soutient un lion accroupi. C’est un porte écusson. Et la gargouille juste au-dessus représente un monstre marin d’où s’écoulait l’eau de pluie !
On raconte que cette échauguette était réservée à lecture et à la prière !

Observez sous le balcon. Au niveau de la 3e croisée d’ogives...
Il y a 3 lapins avec chacun leur paire d’oreilles. En êtes-vous sûr ? Regardez de plus près : 3 lapins et seulement 3 oreilles !
Ils laissent planer le mystère de leur symbolique : la course irrésistible du temps ou le lever, le zénith et le coucher du soleil ?

Prenez le temps de chercher les autres sculptures qui représentent une sirène, un centaure ? Peut-être évoquent-elles des croyances gallo-romaines ?... Et le fou tout à droite avec son bonnet à grelots. Vous l’avez remarqué ?... Vous le retrouverez tout à l’heure sur la Tour des Echevins. Mais qui est-t-il ? Serait-ce une signature ?...

Au fil des siècles, la maison a abrité des hôtes de prestige dont le poète Alphonse de Lamartine, l’historien Augustin Thierry et le poète André Theuriet.

Pierre Jouffroy : Vous aussi pouvez entrer chers amis…
Mais je dois reconnaître qu’aujourd’hui, à part la galerie d’entrée avec ses voûtes en ogive et la cheminée de la grande salle, je ne reconnais plus rien. Tout a changé depuis mon époque…

Au premier étage, il reste une cheminée Renaissance une pure merveille. Son bas-relief sculpté représente Adam et Eve chassés du paradis terrestre !

Si vous passez sous le porche de l’Office de Tourisme, vous découvrirez le jardin de la maison avec son puits. On y trouve aussi des colonnes qui soutenaient le grand balcon de pierre. Elles avaient été installées en 1682, suite à un tremblement de terre…

Au 18e siècle, ce côté de la façade est remanié par la famille de Saint-Mauris qui a d’ailleurs laissé ses armoiries. Un indice pour les trouver ?... Cherchez du côté de la grille du jardin !