« Je dis que la peste soit de l’avarice et des avaricieux ».
(L’Avare, Molière)
Qui ne connaît la pièce de Molière ? Tellement populaire que même un de Funès s’y attaqua.
Camille de La Guillonnière, dont la mise en scène du formidable Eugénie Grandet que nous avons vu la saison passée, met dans son Avare beaucoup plus l’accent sur l’horreur qu’un tel vice peut faire vivre à une famille qui en est frappée, qu’à une pantalonnade burlesque où le rire gras prime.
Bien sûr, c’est une comédie, car elle finit bien, mais laisse entrevoir, en filigrane, une amertume, une douleur qui frisent le drame.
L’avare fait vivre aux autres l’enfer où il s’est enfermé.
Dépouillés des costumes d’époque, les acteurs sont vêtus comme de nos jours mais si pauvrement qu’on les croirait en loques.
L’argent use, mine, salit tout autour d’Harpagon. Même le nécessaire lui devient superflu.
Vivre devient un luxe qu’on ne pourra bientôt plus se payer.
Le parti pris de jouer sur les places de villages accentue cette image de troupe itinérante d’affamés, offrant le désolant spectacle de cirque miteux, de tire-laines et de voleurs de poules.
Comédie crépusculaire, L’Avare reste une comédie, car la force de Molière est de savoir détourner le sérieux pour amener à rire. Alors place au théâtre, place du village.
Spectacle proposé par le Théâtre Edwige Feuillère.
Théâtre conseillé dès 12 ans.
Le mercredi 14 juin à 20h30, Cour du Château.
Tarifs : 9€ / 6€ (-18 ans).
- Tarif réduit (Pour les - 18 ans)